MA France : la lutte des travailleurs s’organise devant le tribunal de Montreuil

2024-10-02 1,073

Les salariés pugnaces du sous-traitant de Stellantis se sont réunis ce mercredi devant le tribunal administratif de Montreuil pour s’opposer à la liquidation judiciaire de leur usine. Ils entendent mener des actions devant les tribunaux pour casser le « PSE ».

La scène est fugace. En une poignée de secondes seulement, une trentaine d’hommes, vêtus pour certains de chasubles de la CGT, passent le sas du tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis). « Qui veut y aller aussi ? On a le droit d’en ramener une quarantaine maximum », lâche un homme barbu près du long bâtiment gris.

Ce mardi 2 octobre est une date vitale pour les ouvriers de l’usine MA France, propriété du groupe italien CLN, d’Aulnay-sous-Bois. Accompagné de ses trois avocats, le groupe des salariés participe à sa première audience pour tenter de casser le « plan de sauvegarde de l’emploi » acté le 13 mai par le tribunal de commerce de Bobigny. Car le sous-traitant de Stellantis souhaite délocaliser sa production en Turquie.

Comme lui, ils sont un peu plus d’une centaine à s’être rassemblés, à l’appel de la CGT 93, devant le tribunal de Montreuil pour soutenir la lutte des employés de MA France. De fait, depuis le mardi 16 avril, près d’une centaine de salariés de l’entreprise anciennement appelée Magnetto ont cessé l’assemblage des pièces automobiles et ont démarré une occupation sur le site d’Aulnay-sous-Bois.

Devant le bâtiment juridique de Montreuil, malgré le crachin, les prises de parole s’enchaînent. « L’enjeu de cette contestation est de pouvoir augmenter les indemnités de départ pour les travailleurs. Mais également de pouvoir pointer la responsabilité sociale de Stellantis et CLN », alerte Kamel Brahmi, secrétaire général de l’union départementale CGT 93, en dessous d’un barnum.

Les modalités du PSE sont en effet vivement décriées. Selon Adel Zorgui, représentant CGT de MA France, la direction leur aurait proposé un montant de 15 000 euros de primes supralégales, une somme « ridicule » au regard de l’ancienneté et des compétences des travailleurs.

Les salariés en lutte vendront d’ailleurs chèrement leur peau. Plusieurs échéances sont à venir : le 9 octobre, un débat aura lieu sur le site occupé à Aulnay-sous-Bois pour discuter « des alternatives à la fermeture de l’usine » mais aussi de « la conditionnalité des aides aux entreprises qui organisent des plans sociaux », explique Aziz Bouabdellah, secrétaire fédéral de la FTM-CGT.

Mais la date à retenir est le 17 octobre, précise le syndicaliste : « À l’occasion du Mondial de l’automobile, nous appelons tous les salariés de l’automobile et sympathisants à se joindre à nous et se mettre en grève devant le Mondial (Paris porte de Versailles) à 11 h 30. »

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